C'est toujours la même chose. Une sorte d'attirance-répulsion. Pas facile à décrire en fait.
Le dernier Yasmina Khadra, le jour où ma belle mère me l'a passé, j'ai plongé dedans, sans hésiter, sans prendre le temps de lire la 4ème de couverture. J'aime ses livres. Et pourtant, je n'en sors jamais indemne. Combien de soir je l'ai regardé, posé sur la table de chevet, et j'ai éteint la lumière sans même l'ouvrir. Pas ce soir. Pas envie de replonger dans cet univers noir et déprimant. Malgré tout j'y reviens toujours...
De Yasmina Khadra, j'ai presque tout lu. Je ne dirais pas avec plaisir. Quoique. Ce que le jour doit à la nuit n'est pas dans la même veine que la trilogie (Les hirondelles de Kaboul, L'attentat et Les sirènes de Bagdad), dont L'Equation africaine est un nouveau "volet". Histoires sombres de mort, d'attentats, et d'idéaux.... Des histoires qui remuent, et surtout qui font réfléchir. Sortir des idées reçues, voir les hommes et les femmes derrière les conflits (ou plutôt au milieu, tout au milieu), des gens ordinaires qui un jour prennent les armes pour leurs idées et commettent le pire .... la noirceur des gens, leur force et leur générosité.
L'histoire, on pourrait l'entendre aux infos, un médecin allemand qui vient de perdre sa femme se laisse entrainer en Afrique par un ami. Sur le trajet ils se font enlever. Commence alors un interminable parcours de faim, de brutalité et de peur. Ce qui fait la force du livre c'est style, l'écriture de Y Khadra. On se retrouve pris, comme les personnages, dans cette histoire dont on ne voit pas comment on va se sortir.
Alors je vous conseillerai de le lire, en sachant bien qu'il y a un avant et un après, et qu'une fois fermé le livre il ne disparait jamais tout à fait, que les images de ces conflits du Moyen Orient et d'Afrique vous ramèneront chaque fois à ces livres, et réciproquement, et que si les romans restent des romans, cette histoire est celle d'innombrables personnes....
On ne sort pas indemne de la lecture de Yasmina Khadra. On s'en sort mieux toutefois que ceux qui vivent de l'autre coté....